LES DEUX SALLES JACQUES HUISMAN

"Salle Jacques Huisman" au Théâtre National.

Le 9 mai 2005 a été inaugurée la « Salle Jacques Huisman », dans les nouveaux bâtiments du Théâtre National, à Bruxelles.

salle théatre national

La salle propose au public 250 places toutes de face ; elle se trouve au 2éme étage et est accessible par ascenseur.

Cadre de scène :10 m de large sur 6.70 m de haut. Profondeur du plateau : 8.30m.

Voici l’hommage rendu par Robert Delville, Président du Conseil d’administration du Théâtre National :

« Le théâtre est par essence collectif. Le Théâtre National a pu jouer le rôle important que chacun lui reconnaisse depuis sa création en 1945 grâce aux centaines d’interprètes au sens

large du terme qui ont collaboré à cette incontestable réussite.

Mais au moment où le Théâtre National dispose d’un nouvel et magnifique outil, il nous a semblé évident qu’il convenait de saluer particulièrement l’œuvre de Jacques Huisman qui a fondé et dirigé ce théâtre pendant 40 ans.

Grâce à son indéfectible optimisme, ses talents d’animateur, sa profonde connaissance des courants artistiques, son sens de l’adaptation aux nouvelles structures de notre pays, il a développé l’action du Théâtre National et a été à l’origine de nombreuses initiatives qui ont marqué la vie culturelle de notre Communauté tant à Bruxelles qu’en Wallonie ou au niveau international : Fêtes du Théâtre National, Festival de Spa, animations dans les écoles et entreprises, tournée en Amérique latine, invitations aux Festivals de Venise et d’Edimbourg, pour n’en citer que quelques-unes.

J’ai eu le privilège de « vivre » la vie de cette maison à ses côtés pendant de nombreuses années et d’apprécier les multiples facettes de sa riche personnalité, son intérêt passionné pour sa mission, pour son public mais également ses grandes qualités humaines.

Aussi est-ce avec joie et reconnaissance que le Théâtre National dédie cette salle à celui qui a consacré tant de talent et d’énergie au service du théâtre. Une salle qui devient dès aujourd’hui la « Salle Jacques Huisman ».

C’est aussi l’occasion pour moi de féliciter les fondateurs du « Prix Jacques Huisman » pour l’action efficace et positive qu’ils mènent depuis trois ans.

Une des réflexions que Jacques Huisman a faites à Philip Tirard (qui lui a consacré un excellent livre) me paraît bien illustrer sa vision du théâtre :

« Il y a trois choses dont on ne peut se passer dans la représentation théâtrale et trois choses seulement : un auteur, c’est à dire un texte, des interprètes et des spectateurs. Minimiser ou escamoter un de ces trois pôles revient à détruire l’art théâtral. C’est pourquoi d’ailleurs il n’y a pas de recettes de succès au théâtre : le rapport entre la salle et la scène dépend autant des comédiens que du public. Et comme les spectateurs sont différents chaque soir… »

"Petit Théâtre Jacques Huisman", au Casino de Spa

balcon SpaC'est ainsi que la Ville de Spa et son Bourgmestre Joseph Houssa ont décidé de nommer la salle rénovée du Casino de Spa en hommage à Jacques Huisman, fondateur du "Festival de Spa".
Les importants travaux de rénovation (2,5 millions d'euros) ont rendu tout son éclat à ce magnifique théâtre "à l'italienne" de 500 places.

Le 5 août 2005, la salle a été inaugurée avec une nouvelle production du Festival de Spa : "La Veuve rusée" de Carlo Goldoni dans une mise en scène de Patrice Kerbrat.

On se souviendra que le premier Festival de Spa a été lancé par Jacques Huisman et ses proches collaborateurs, Marcel Deglume, Billy Fasbender et Robert Vannueten, le 15 août 1959, dans le cadre des activités de décentralisation du Théâtre National. Au programme, « Jugement Provisoire » de l’auteur belge Jozef Van Hoeck.

Après 46 ans, le Festival de Spa est plus vivant que jamais, preuve que l’initiative était heureuse, utile, nécessaire. Longue vie au Festival !

Discours de Joseph Houssa, Bourgmestre de Spa lors de l’ouverture du Petit Théâtre Jacques Huisman

Le 3ème millénaire est porteur d’espoir pour le renouveau touristique, thermal et culturel de notre Ville de Spa.Notre volonté est de refaire de notre cité une ville de référence européenne, tout en préservant le cadre de vie des Spadoises et des Spadois. Les investissements que nous réalisons ou que nous projetons concourent à la concrétisation de cet objectif. Sur le plan touristique et thermal, au printemps 2004, en présence de nos Souverains, nous avons inauguré un nouveau complexe thermal. Sur le plan culturel, la Ville décidait d’entreprendre la rénovation de l’ensemble des salles de spectacle du casino et de ses abords. Elle parachevait ce projet en entamant, fin 2004, la restauration de la salle et de la scène avec la volonté de rendre tout son lustre au théâtre en respectant son architecture de base et en donnant plus de confort aux spectateurs.Le coût de cette dernière restauration a été de 2.500.000 Euros, financé par la Ville, sur fonds propres. En septembre 2004, nous avons concédé la gestion des salles au Centre Culturel de Spa qui s’acquitte de sa tâche avec compétence et professionnalisme .

Avant de procéder à l’inauguration officielle de la restauration de ce théâtre, il me paraît intéressant de faire un bref rappel historique.En 1751, le Prince-Evêque, Monseigneur Jean-Théodore de Bavière donnait à Spa : « Privilège exclusif de donner des bals, des concerts, et autres divertissements dans la Principauté de Liège ».

En 1771, eut lieu l’inauguration de la « Salle de la Comédie », une des plus jolies de l’Europe de l’époque. Elle n’était pas en ce lieu, mais toute proche. Le public s’y pressait, mêlant les grands seigneurs du XVIIIème siècle aux bobelins et au peuple spadois. La prospérité de Spa se développa à un point si remarquable que l’Empereur Joseph II, lors de sa visite en 1782, appela notre bourg « Le Café de l’Europe ».

En 1908 fut construit le grand bâtiment dans lequel nous nous trouvons avec ses salles de jeu, la majestueuse salle de bal et ce joli lieu - ici - que les Spadois allaient appeler le « Petit Théâtre ». Incendié en 1917, reconstruit dans les années 20, le petit Théâtre est consacré à des opérettes et à des concerts.La seconde guerre mondiale interrompit naturellement tout élan, et après le conflit, le Théâtre perdit pied.

Mais à la fin des années 50, un événement important a lieu : le Théâtre National de Belgique, encore très jeune, vient jouer à Spa pendant l’exposition de 1958. Ses animateurs et son Directeur découvrent le casino, ses salles, ses extraordinaires possibilités même s’ils ne peuvent alors espérer un public important. L’idée surgit d’un Festival du Théâtre National. Jacques Huisman en prend le risque, c’est dans sa manière. Depuis lors, depuis 46 ans, grâce à la volonté et au dynamisme exceptionnel de son fondateur et de son équipe, chaque année, le Théâtre National et depuis 1988, tous les théâtres de la Communauté francophone de notre pays jouent ici-même, ou dans divers lieux de Spa, de 60 à 100 représentations chaque été, devant des salles pleines. Voulez-vous quelques évaluations ?

En ces 46 saisons, 3000 représentations auront été données pour près d’un million de spectateurs.Plus de 700 acteurs belges différents ont présenté 1000 pièces de tous les grands classiques et des modernes consacrés ou prometteurs.

C’est à Jacques Huisman et aux directions successives que nous devons ces résultats. Nous y associons les Pouvoirs publics, (notamment la Communauté Française, la Région Wallonne et la Province), des firmes amies, les médias qui ont toujours soutenu notre Festival, la Ville de Spa qui n’a jamais cessé d’apporter son large concours financier, les artistes et vous aussi, chers amis spectateurs.

Ensemble, nous assurons le développement, le rayonnement et le succès d’un Festival qui constitue assurément la vitrine la plus importante du théâtre d’expression française dans notre Pays.

Et la qualité du répertoire, à travers les directions successives, est restée constante, sans faiblesse et sans concession.

Jacques Huisman avait certes le goût de l’autorité mais une autorité généreuse qui n’excluait ni l’amitié ni la ténacité. Et un humour permanent, joint à la passion. J’ai été frappé, bien souvent, par la véritable tendresse dont il était l’objet parmi ses comédiens et ses techniciens. Le public aussi l’appréciait avec quelque chose de plus que la sympathie : il y mettait une part de cœur.

Pour toutes ces raisons, je suis très heureux d’inaugurer avec vous, les plus fidèles, les plus passionnés des amis et spectateurs de notre Festival, le « PETIT THEATRE - JACQUES HUISMAN ».

haut de page