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LE PRIX JACQUES HUISMAN 2010
8e édition

La cérémonie s’est déroulée au Théâtre de la Balsamine, le 22 mars 2010, en présence de Joël Pommerat, futur maître de stage, de Frédéric Delcor, Secrétaire général de la Communauté française, Mr Jean-Pierre Jarjanette, conseiller au service culturel de l’Ambassade de France, de la presse, de nombreuses personnalités du monde politique et culturel et des fidèles membres de l’association Prix Jacques Huisman.

Alain Leempoel, Président, a d’abord annoncé que la soirée serait dédiée à la mémoire de Billy Fasbender, collaborateur de Jacques Huisman, Directeur du Festival de Spa, dont il a retracé avec émotion le parcours théâtral.

Ensuite il a rapidement évoqué le stage de Christophe Sermet, lauréat 2006, qui venait de se terminer à Paris auprès de Krzysztof Warlikowski, lors de la création de Un Tramway ...d’après Tennessee Williams. «Cela ne pouvait pas être mieux» a dit tout simplement Christophe à son retour.

Alain Leempoel a ensuite passé la parole au Président du Jury, Emile Lansman, qui a parlé de Jacques Huisman dont le parcours a influencé le sien. En effet il doit ses premières émotions théâtrales, lui le provincial, aux spectacles présentés par le Théâtre National en décentralisation. C’est ainsi qu’il a pris goût à côtoyer les artistes lors des « Semaines de fêtes ».

Il a compris aussi que pour mener à bien des projets ambitieux, Jacques Huisman avait l’art de s’entourer d’alliés (il pense à Adelson Garin et Robert Delville) et d’une équipe de collaborateurs à l’entousiasme débordant. « Ils ignoraient que c’était impossible alors ils l‘ont fait » aphorisme qui colle bien à Jacques Huisman et à ses partenaires de toujours.

Joël Pommerat s’est prêté avec beaucoup de gentillesse à une interview très intéressante dont nous mettons ici en exergue deux passages.

Emile Lansman E.L : Tous les candidats ont parlé de la fascination de vos spectacles sur eux. Qu’en pensez-vous ?

JP : Cela fait plaisir mais il ne faut pas s’attarder au sensible ; on ne peut pas se contenter de cela. J’espère tout simplement focaliser l’attention du spectateur sur la scène pour l’empêcher de penser à autre chose ....

E.L : Est-il vrai qu’à la fin d’un travail, vous pensez déjà au suivant ?

J.P : Oui, c’est vrai. Lors des premières représentations, on s’aperçoit qu’il y a beaucoup de frustrations entre le rêve et son accomplissement. C’est cette frustration qui est motivante pour reprendre le travail rapidement.


Ce sera ce travail auquel assistera le lauréat, dès le 15 août prochain. Titre provisoire de l’oeuvre : Ma chambre froide.
Emile Lansman a remercié les membres du Jury et les 20 candidats dont 8 ont été préselectionnés, 4 sont finalistes.
Le jury a été ému par la sincérité des dossiers, l’enthousiasme, la soif de dépassement et de ressourcement de tous ces jeunes artistes.

PRESENTATION DES 4 FINALISTES

Les finalistes ont pu voir une vidéo-surprise où un ami les «défendait» avant d’échanger quelques mots avec Emile Lansman.

Laetitia Ajanohun

Laetitia Ajanohun Belge, née à Liège en 1978, elle découvre l’Afrique à 15 ans et partage dès lors son temps entre ses deux "patries". Diplômée en interprétation dramatique à l’Institut des Arts de Diffusion et, on la retrouve rapidement dans différents théâtres bruxellois (Varia, Marni, Botanique..). Grâce à une bourse de la Communauté française, elle se lance dans l’écriture, à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, de Entends-tu l’odeur de l’Antilope ? En résidence à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, elle écrit Je te raconterai ce pays où le soleil inonde…. Elle met également en scène son propre texte Ce vide en elle aux Récréâtrales de Ouagadougou au Burkina Faso. En mai prochain elle sera à Kinshasa aux Tarmacs des Auteurs pour créer son dernier texte Danser maintenant. Tout en parcourant la Francophonie ("un assemblage d’identités variées"), elle reste imprégnée par sa langue maternelle, le français d’ici.

Hervé Guerrisi

Hervé Guerrisi Belge, né à Bruxelles en 1981, sorti du Conservatoire Royal de Bruxelles en 2002 avec en main des premiers prix et une licence en art dramatique, il sent le besoin de continuer sa formation et part en élève libre au Piccolo Teatro de Milan. Il y rencontre Luca Ronconi et Ferrucio Soleri. Depuis il partage sa vie entre l’Italie de ses origines et la Belgique. Ainsi, en 2009, on le retrouve comme comédien dans deux spectacles à Rome et deux autres à Bruxelles : Chants de Sisyphe d'Olivier Coyette au Théâtre de la Balsamine et L’Assassin habite au 21 de S.A. Steeman au Théâtre royal des Galeries. Au Festival de Spa en 2008, il participe à la création de Amour, Amour de Jacques Henrard, spectacle qui partira en tournée dès le 24 mars prochain. Le Théâtre de la Balsamine l’a par ailleurs accueilli en 2008 pour une première phase de la création de L’Incendie de la ville de Florence d'Olivier Coyette. La création a eu lieu le 20 septembre 2010.

Yvain Juillard

Yvain Juillard Français, né au Mans en 1979, il mène parallèlement des études scientifiques (DEA de biophysique et magistère en biologie intégrative) et théâtrales (Conservatoires d’Angers, Rouen et Cergy-Pontoise). En 2003, sa passion pour le théâtre l’emporte. Il quitte sa France natale, s’inscrit à l’INSAS, obtient son diplôme en 2007 et est aussitôt accueilli dans la profession, tout en menant des projets remarqués dans les domaines du cinéma, de la danse, de l’écriture et du dessin. Il joue entre autres au Théâtre National en 2008 dans Shakespeare is dead, get over it de Paul Pourveur ; au Théâtre Varia dans le Revizor de Nicolas Gogol. Il danse avec la Compagnie Mossoux-Bonté dans Les Corps magnétiques. Actuellement il est accueilli en résidence au Théâtre de L’L pour un "chantier" sur son texte Elle en lui. Ce sera sa première mise en scène. Cet été à au Festival d'Avignon, il a joué différents rôles dans La Tragédie du Roi Richard II de Shakespeare, mise en scène de Jean-Baptiste Sastre.

Peggy Thomas

Peggy Thomas Française, née à Quimper en 1978, titulaire d’une licence en lettres modernes, elle suit également des cours à l’Atelier de Recherche théâtrale de Rennes. Elle quitte la France et s’inscrit au Conservatoire Royal de Mons, classe de Frédéric Dussenne, et est diplômée en 2004. Elle poursuit sa formation à l’Espace Catastrophe. Très vite elle est engagée dans trois pièces en tant que comédienne au Théâtre du Méridien, tout en faisant ses premiers pas dans la mise en scène. Elle crée en 2007 sa Compagnie des Orgues qui présente chaque année un nouveau spectacle. Elle obtient pour Bobby Fischer vit à Pasadana, de Lars Norén, le Prix Spectacle Découverte 2008. Le Théâtre Royal de Namur, séduit par son Babel ou le ballet des incompatibles, spectacle dansé qui s’appuie sur Le Misanthrope de Molière, en annonce la reprise en avril 2011.

Alain Leempoel a demandé au public de remercier les 4 finalistes par un seul large applaudissement.

C’est Frédéric Delcor, Secrétaire genéral de la Communauté française, qui a remis le diplôme à Peggy Thomas, lauréate du Prix Jacques Huisman 2010.

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de gauche à droite : Alain Leempoel, Fréderic Delcor applaudissent Peggy Thomas.


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de gauche à droite, Alain Leempoel, Joël Pommerat et Peggy Thomas.

Les photos de la cérémonie et les portraits des finalistes sont de Julien Pohl.


PRESENTATION DE JOEL POMMERAT

PhotoJoël Pommerat est né en 1963. Il est auteur-metteur en scène. Il découvre le théâtre au collège, grâce à un professeur de français. A 19 ans, il est engagé par une compagnie de théâtre, le Théâtre de la Mascara. A 23 ans, il décide qu’il ne sera pas acteur. Il écrit pendant quatre ans.

En 1990, il fonde la Compagnie Louis Brouillard et met en scène ses premiers textes au Théâtre de la Main d’Or à Paris. Il y crée Le Chemin de Dakar (monologue) (1990), Le Théâtre (1991), Des suées, Vingt-cinq années (1993), Les Evénements (1994).
Il crée au Théâtre des Fédérés à Montluçon Pôles (1995) et Treize étroites têtes (1997). Il écrit Les Enfants (1996) commande d'une pièce radiophonique pour France Culture.

©Julien Pohl

A partir de 1997, il est accompagné et soutenu par le Théâtre Brétigny et le Théâtre Paris-Villette. Il crée Qu’est-ce qu’on a fait ? en 2003, commande de la CAF du Calvados et du CDN de Caen.

Trois ans plus tard, Joël Pommerat remet en scène cette pièce sous le titre : Cet enfant.

Il crée au Théâtre Paris-Villette Mon ami (2000), Grâce à mes yeux (2002) et Cet enfant (2006). Il monte ensuite Au monde (2004), Le Petit Chaperon rouge (2004), D’une seule main (2005), Les Marchands (2006).

De 2005 à 2008, il est artiste en résidence à l’Espace Malraux- Scène nationale de Chambéry et de la Savoie. En juillet 2006, il est invité au Festival d’Avignon, où il présente Le Petit Chaperon rouge, Cet enfant, Au monde et Les Marchands.

A l’invitation de Peter Brook, il est en résidence pour trois ans au Théâtre des Bouffes du Nord (2007-2010). Il y crée Je tremble (1) en 2007 puis Cercles/Fictions en janvier 2010. En mars 2008, à l’Odéon-Théâtre de l’Europe (aux Ateliers Berthier), il crée Pinocchio. Il crée au Festival d’Avignon en juillet 2008 Je tremble (1 et 2).

Joël Pommerat a également écrit et réalisé plusieurs courts métrages.

Tous les textes de Joël Pommerat sont édités chez Actes Sud-Papiers.

Ils sont traduits en anglais, allemand, coréen, croate, espagnol, grec, italien, roumain, russe et suédois.

Théâtres en présence a paru chez Actes Sud-Papiers/Collection Apprendre/mars 2007

Joël Pommerat, troubles de Joëlle Gayot /Joël Pommerat aux Editions Actes Sud/août 2009


MEMBRES DU JURY 2010

Président : Emile LANSMAN, éditeur, secrétaire général de Promotion –Théâtre.

Bernard COGNIAUX, comédien, auteur, professeur au Conservatoire de Mons.

Danielle DE BOECK, documentaliste du Théâtre National, adaptatrice.

Jean-Claude FRISON, comédien.

Michel HUISMAN, écrivain, metteur en scène.

Anne JOTTRAND, administratrice de Prométhéa.

Alain LEEMPOEL, comédien, membre du Conseil de l’Art dramatique, producteur.

Christian MACHIELS, directeur du Théâtre de la Balsamine.

Michelangelo MARCHESE, comédien, metteur en scène.

Dominique MUSSCHE, journaliste, critique théâtrale et musicale, à Musiq3.

Catherine SIMON, trésorière du Centre belge de l’Institut International du Théâtre.

Luc VAN GRUNDERBEECK, comédien, professeur, coordonnateur pédagogique de l’IAD-théâtre.

PRESENTATION D'EMILE LANSMAN

photoA peine sorti des études en 1966, Emile Lansman, parallèlement à sa fonction d'enseignant, s'implique dans le mouvement favorisant l'émergence d'un nouveau théâtre pour la jeunesse. Ses actions de terrain sont très vite reconnues, sur ce plan comme dans le domaine du "nouveau livre de jeunesse". Il tient également une rubrique culture-jeunesse pour le quotidien Le Peuple, ce qui lui permet d'être l'invité de nombreux événements en France et au Québec.

En 1985, il "entre en culture" comme animateur de liaison avec le nouveau Centre Dramatique Hainuyer et assure, de 1985 à 1989, la programmation et la codirection de la Maison de la culture de La Louvière. Il accepte également la direction de l'association Promotion Théâtre qui tente avant tout de sensibiliser les adolescents au théâtre et aux écritures contemporaines. Un quart de siècle plus tard, il occupe toujours cette direction et a largement contribué au développement des activités multiples de cette interprovinciale.

Fin 1989, il fonde avec son épouse une maison d'édition (Lansman Editeur) qui se consacrera essentiellement au théâtre. En vingt ans, il publie une cinquantaine d'études et essais significatifs mais aussi et surtout plus de 1000 pièces d'auteurs francophones de tous les continents. Avec une certaine réussite puisqu'il sera notamment le premier à éditer en Occident, dès 1992, le théâtre de Gao Xingjian, Prix Nobel 2000 de littérature. Ou encore le premier éditeur belge à voir un de ses ouvrages honoré d'un Prix littéraire du Gouverneur général du Canada.

En 1994, il est "fonctionnarisé" en province de Hainaut tout en poursuivant ses missions en cours. En 1999, le Ministère de la Culture de la Communauté française de Belgique lui confie la création et la gestion du nouveau Centre des Ecritures Dramatiques Wallonie-Bruxelles dont il sera l'administrateur délégué jusqu'à ce jour.

En 2000, il est invité à siéger comme expert à la Commission Internationale du Théâtre Francophone (CITF) qu'il présidera de juin 2005 à février 2009.

Ces diverses fonctions complémentaires lui permettront de fréquenter les milieux théâtraux, littéraires et universitaires un peu partout en Francophonie et d'être très souvent impliqué dans des projets internationaux en tant que consultant, partenaire-ressource mais aussi concepteur et animateur de colloques, rencontres-débats, conférences et formations.

L'ODEON - THEATRE DE L'EUROPE

Construit en 1782, reconstruit en 1807 et rénové à plusieurs reprises, le Théâtre de l’Odéon a changé de nom avec les Régimes et a connu de nombreuses directions.
Citons ses plus célèbres directeurs : André Antoine, Firmin Gémier et Jean-Louis Barrault.

En 1990, l'Odéon obtient son statut définitif de Théâtre de l'Europe, au moment de la nomination de Lluis Pasqual, metteur en scène catalan. Le décret du 1er juin 1990 modifie les statuts de l'Odéon en redéfinissant sa mission. Désormais Odéon -Théâtre de l'Europe, il gagne sa pleine indépendance avec pour mission de "favoriser le travail en commun des metteurs en scène, des comédiens, des écrivains et autres praticiens européens de l'art dramatique en vue de créer des oeuvres nouvelles et de vivifier le patrimoine artistique de l'Europe".

Depuis cette date, on a pu applaudir à l'Odéon, en langue originale surtitrée, des mises en scène de : Deborah Warner, Lluis Pasqual, Peter Zadek, Klaus Michael Grüber, Giorgio Strehler, Andrzej Wajda, Jose Luis Gomez, Luc Bondy, Robert Wilson, Kenny Ireland, Patrick Mason, Lev Dodine, Frank Castorf, Ivan Popovski, Howard Barker, Carmelo Bene, Luca Ronconi, Krystian Lupa, Carles Santos, Romeo Castellucci et la Socíetas Raffaello Sanzio, Christoph Marthaler, Anatoli Vassiliev, Thomas Ostermeier, Matthias Langhoff ...

« Grâce à Georges Lavaudant, à son talent d’artiste et de directeur, l’Odéon est aujourd’hui, après une décennie splendide, un théâtre unique au monde. La salle de Berthier vient confirmer qu’il est aussi le lieu de la découverte et de la subversion, et pas seulement celui de l’héritage. Je le remercie d’avoir fait de l’intitulé «Théâtre de l’Europe» autre chose qu’une profession de foi, et d’avoir invité la splendeur et l’insolence au coeur de l’institution. Il nous reste à prolonger cette oeuvre, à lui faire conquérir d’autres territoires, à l’ouvrir encore à de nouveaux publics, et déjà j’emploie ce «nous» sans lequel le théâtre n’est rien. Ce «nous» qui est, paraît-il, imprononçable, nous disent les philosophes. À moins qu’il ne se prononce dans le silence de l’émerveillement, dans l’éclat de rire salvateur, et dans la muette conscience de ce qui nous réunit. » Olivier Py (mars 2007).

Direction : Olivier Py

Administration : Pierre -Yves Lenoir

Programmation : Agnès Troly

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